Jean-Marie Harribey, Le développement soutenable, Paris, Economica, 1998, 112 pages, 49 francs, 7,50 euros.

Le développement économique se heurte à de graves limites : il ne réussit pas à faire reculer la pauvreté dans le monde, y compris dans les pays riches, et il menace dangereusement les équilibres des écosystèmes par des pollutions de toutes sortes, par l’effet de serre qui risque de provoquer un réchauffement climatique et par une atteinte à la diversité biologique.
Face à cela, les instances internationales appellent de leurs voeux un développement qui soit soutenable ou durable sans que la logique de la croissance productiviste dans une perspective de profit soit remise en cause.
Ce livre analyse la crise de ce développement qui est devenu insoutenable socialement et écologiquement. Il présente les propositions théoriques des économistes de l’environnement qui tentent d’estimer économique-ment la valeur de la nature et de faire prendre en charge sa gestion rationnelle par le marché. Le livre montre en quoi cette démarche se révèle faible parce qu’elle réduit les processus vivants à des phénomènes monétaires. Il présente ensuite les tentatives amorcées pour replacer l’économie dans la biosphère, en respectant les processus de reproduction des êtres vivants. Ce n’est qu’à cette condition que la soutenabilité ou l’équité intra et intergénérationnelle peut être assurée. Mais cela suppose sans doute de questionner le mythe du progrès humain apporté par la croissance économique illimitée.